Le mont Emei est une autre des 4 montagnes sacrées bouddhiques de Chine. Il est réputé pour ses temples, ses 40 km d’ascension, ses 60000 marches, ses singes sauvages (et voleurs) et ses paysages somptueux.
Il existe 2 chemins pour l’ascension du mont Emei, et sur les conseils de l’aubergiste, j’étais parti pour l’option « tu montes par le sentier le plus sympa, tu dors dans un des temples bouddhistes en chemin (ce qui est ma principale motivation pour cette nouvelle ascension), tu vas éventuellement voir à quoi ressemble le sommet le lendemain et en fonction de ton état de fatigue, t’avises: soit tu redescends à pied, soit tu prends un raccourci pour choper un bus ». Mais René me convainc de prendre l’autre option. L’option: « tu commences direct par le plus difficile et le moins sympa, et tu traces jusqu’au dernier temple pour y dormir; si t’es en avance, tu fais un aller-retour au sommet, et le lendemain, tu apprécies la descente en profitant du plus joli chemin ».
Vu qu’il marche bien plus vite que moi, je laisse filer René et me retrouve seul dans la montagne. 15 minutes plus tard, je me retrouve face à face avec un singe sauvage que je vois au dernier moment et qui avance vers moi de façon plutôt agressive. En voyant ses canines qui ressemblent à celles d’un vampire, je repense à la réflexion de mon docteur après qu’on ait décidé ensemble de ne pas m’injecter de vaccin antirabique et que je lui disais: « je ferais gaffe aux cleps »: il l’avait répondu : « fais surtout gaffe aux singes ».
Vu qu’il ne s’arrête pas , il arrive rapidement à ma hauteur. Pas vraiment rassuré, je le repousse du pied et le dépasse. C’est à ce moment que je me rends compte qu’il y avait deux autres singes derrière lui: je suis maintenant encerclé. Heureusement, les 2 autres quadrupèdes sont moins menaçants et je passe à côté d’eux sans problème.
Au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude, l’air se rafraîchit et le temps devient de plus en plus hivernal.
Je croiserais d’autres singes sauvages par après, mais ce coup-ci, équipé d’un bâton !
Je retrouve René juste avant le sommet. Bizarrement, il n’y a plus de neige à 3000 mètres, alors qu’il y en avait sur une grande partie du parcours à des altitudes moins élevées. Le temps est malgré tout infâme et la visibilité quasi nulle vu qu’on est toujours dans les nuages. Je tente néanmoins une sortie avec le drone. Nouvelle erreur: en moins d’une minute de vol, il crie « Mayday ! Mayday ! » et refuse de prendre de l’altitude. Je le pose en urgence et comprends rapidement pourquoi il galère : même si la température est négative, l’air reste complètement saturé en eau, et de la glace s’est déposée sur les hélices en à peine quelques secondes.
Le brouillard est si dense que je reperds René au sommet. Après l’avoir attendu un petite demi-heure, je décide de redescendre vers le temple car il ne va plus tarder à faire nuit.
Et ce n’est pas le manque de lumière qui m’a causé le plus de problème, mais le fait qu’une fois le soleil couché, la température est descendu d’un coup et les marches ont commencé à geler: le chemin est devenu une vraie patinoire !
Je continue néanmoins ma descente jusqu’au temple « Lingjue », car pendant la monté, j’ai croisé un moine très sympathique qui m’a invité (moyennant finances) à y passer la nuit.
J’y recroise bien ce moine en question, qui m’accueille avec une accolade chaleureuse, mais je serais malgré tout assez déçu par cette nuit dans un temple bouddhiste car au final, ça ressemble fortement à une nuit en dortoir, comme les autres…
Le lendemain, je quitte mon temple bouddhiste assez tard en pensant que la deuxième journée serait bien plus cool. J’avais un peu oublié que plus de 40 km me séparait du point de départ… Mais vu qu’effectivement, le chemin retour est bien moins monotone et bien plus joli (notamment grace aux cours d’eau et autres cascades), ils n’ont pas vraiment posé de problèmes.
Je rejoindrai donc le « Teddy Bear » avant que la nuit tombe pour une douche-lessive bien méritée et une dernière nuit dans la province du Sichuan avant un départ en train très matinal vers Guilang.
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