Pour me rendre à Guiyang, je décide de me lever très tôt pour prendre le train rapide direct qui relie Emeishan à la capitale de la province de Guizhou, et d’éviter ainsi un changement à Chengdu. Du coup, je me lève à 5h du mat (avec quelques frissons), termine le séchage de certains vêtements au sèche-cheveux, et file à pied à la gare (avant 7h, les bus ne circule pas). Après une balade très matinale de 2,5 km, je me retrouve devant un guichet de distribution des billets fermé, et j’en veux au chinois du restaurant vegan de Chengdu qui m’a confié qu’il est possible d’acheter des tickets de trains à n’importe quelle heure dans les gares chinoises. Heureusement, une personne ouvre le guichet 10 minutes plus tard, et je peux embarquer dans mon train de 6h40, dans lequel je pourrais finir ma nuit.
Je suis à peine arrivé à Guiyang que je reçois un message de Jianye qui me demande où je suis. Je lui réponds que je me dirige vers la gare routière pour prendre un bus, histoire d’aller visité le parc dont il m’avait parlé à Pékin, avant de le rejoindre en fin de soirée.
Mais Jianye ne voit pas les choses de cette façon: il m’annonce qu’il vient immédiatement me chercher à la gare, et ça ne semble pas négociable. Une fois installé dans sa luxueuse BMW, il me propose d’aller dans un restaurant manger une spécialité locale à base de poissons. J’accepte à condition de payer l’addition, vu que c’est lui qu’il avait déjà payé le restaurant à Pékin. Il refuse catégoriquement, m’expliquant que ça va à l’encontre de sa vision de l’hostilité chinoise. Je n’insiste pas, et quelles minutes plus tard, après qu’il m’ait offert un thé au lait de bienvenue, je me retrouve donc à choisir avec lui quels seront les poissons encore vivants dans leur aquarium qui vont passer à la casserole.
Une fois rassasiés, il me ramène chez lui pour que je puisse poser les affaires, et m’offrir un thé.
J’en apprends plus sur lui: je savais déjà qu’il avait deux enfants, mais j’ignorai qu’il les avait eu avec 2 femmes différentes. Le premier est un garçon d’environ 13 ans. Le deuxième une petite fille de 10 mois. Le garçon vit principalement avec sa mère le week-end, et est en internat la semaine. Il ne le voit en général que 2 fois par semaine. Sa petite fille est gardée par ses beaux-parents, et il ne l’a voit aussi généralement que deux fois par semaine. Quant à sa femme, elle vient de réussir un examen qui lui permet de reprendre ses études pour passer un doctorat. Du coup, elle ne vit plus avec lui à Guilin mais dans une ville plus au sud, et il ne la voit plus qu’une fois par mois !
Il me propose d’aller chercher son fils à la sortie de l’école, et de visiter le parc le lendemain matin, ce que j’accepte bien évidemment. On reprends donc la voiture pour traverser la ville.
Ce trajet aura au final prit pas mal de temps : il y a aussi des bouchons en Chine ! Mais indirectement, ça m’a aussi permis de visiter Guiyang.
Une fois qu’on a récupéré son fils, Jianye nous emmène dans un restaurant qui propose aussi des menus occidentaux.
Son fils joue au basket et suit aussi des cours de street-dance et de piano. Mais le plus impressionnant, c’est son planning scolaire: il commence les cours tous les jours à 7h40, qui finissent vers 22h ! (Sauf le vendredi, où les cours finissent vers 18h30). Et comme si ça ne suffisait pas, je suis en train de lui faire faire des heures supplémentaires d’anglais !
Le lendemain matin, après qu’il m’ai préparé un petit déjeuner copieux, on va se promener dans le parc qui jouxte son appartement.
En fait, il possède même une clef pour y renter par une porte dérobée sans payer d’entrée. Dans le parc, il y a une sorte de petit zoo avec pas mal d’animaux locaux ou exotiques.
Mais le plus impressionnant, ça restera les singes qui se baladent en liberté dans tout le parc. Ils sont moins sauvages que ceux du Mont Emei, car ils semblent principalement être nourri par des humains, mais il faut quand même s’en méfier.
Jianye m’explique qu’il y a en fait 2 clans de singes, avec deux chefs de clan qui s’affrontent régulièrement (si vous préférez, ça clash régulièrement).
Il m’annonce la suite du programme : après la visite du parc, il compte aller voir sa fille chez ses beaux-parents, où nous sommes invités à manger pour midi. Ensuite, on repassera à son appartement pour récupérer nos affaires avant de prendre la route direction Fanjing.
On arrive chez sa belle famille qui vit dans un appartement bien plus modeste, certainement plus proche du niveau de vie du chinois moyen.
On s’installe dans le salon qui semble être la seule piece chauffée grâce à un poil à charbon. Sa fille dort encore, et ces beaux parents, qui ont déjà mangé, nous servent un plat de noodles.
Sa fille se réveille peu de temps après qu’on est fini de manger. Je ne vous cacherai pas qu’il y a eu un petit malaise à ce moment-là : si la gamine a semblé ravi de voir son papa dans les premières secondes, elle a rapidement changé d’attitude quand elle a vu ma tronche d’occidental mal rasé, et s’est mise à pleurer à chaudes larmes. Sans considérer ma couleur de peau, c’est vrai que les barbus, ça ne court pas les rues par ici.
Son beau-père, qui travaillait dans une cimenterie, est fraîchement retraité : il vient juste d’avoir 60 ans. Comme souvent en Chine, c’est les grands-parents qui élèvent leurs petits-enfants: les parents sont trop occupés par leur travail !
On quitte sa belle famille vers 15 heures pour rejoindre l’appartement de Jianye en taxi. Après un thé, on embarque dans sa BMW pour 3 bonnes heures de route: c’est que Fanjing, c’est pas juste à côté !
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