Pour que vous puissiez comprendre pourquoi je me suis retrouvé en compagnie de Jianye dans sa voiture en direction du mont Fanjing, je dois refaire un petit saut en arrière dans le temps, et revenir au 15 novembre, qui correspond au jour où je l’ai rencontré.
Je vous ai déjà dit qu’on avait pas mal discuté ce jour-là. Et bien à un moment de cette discussion, il m’a montré la photo suivante:
Et je crois avec réagi avec une phrase du style: « Cet endroit existe vraiment ? C’est trop beau. Faut que j’y aille. C’est où ? »
Et voilà, c’est tout. La suite s’explique juste par l’incroyable générosité de Jianye qui m’a non seulement proposé de m’héberger chez lui et payé des restaurants : mais il s’est en plus proposé de m’emmener à presque 300 km de chez lui avec sa voiture. Il m’a même offert la location d’une chambre d’hôtel rien que pour moi !
Le lendemain, on se donne rendez-vous vers 7h30 pour le petit-déjeuner. Puis, muni de mon passeport, je vais acheter mes billets (Jianye a acheté le sien via Wechat, forcément). Vu que les températures sont négatives, les autorités imposent de prendre l’option « téléphérique », qui n’est pas donnée. Mais vu que le téléphérique s’arrête avant le sommet, et qu’à mon avis, c’est la dernière partie qui est la plus dangereuse, je me demande si ça n’est pas juste excuse pour vendre plus de billets.
On entame une petite marche d’une grosse demi-heure qui nous emmène à 2200 mètre d’altitude, au pied du pilier du Mont Fanjing.
Vu qu’il y a du vent, Jianye espère qu’il chassera les nuages. En attendant une éclaircie, on visite le temple local.
Puis on va voir l’autre célébrité local: la pierre champignon a plus ou moins une heure de marche (« Mushroom stone »).
Vu qu’on est moins haut que le Mont Emei (2500 mètres contre un peu plus de 3000), je retente de sortir le drone. Mais j’ai le même problème que 3 jours auparavant. C’est même pire ici: il n’arrive pas à se maintenir en l’air et je dois gérer dans l’urgence un atterrissage forcé : il se crachera sans dégât dans un buisson à 2 mètres de nous.
Notre séance photos aériennes étant écoutée, on revient au pied du pilier. Le vent a certainement chassé les nuages, mais en a ramené d’autres.
Et vu qu’on n’espère plus d’éclaircies, on commence l’ascension.
L’endroit est juste incroyable, et l’ascension quasiment verticale. Les marches gelées nous imposent de redoubler de vigilance. Mais globalement, les barrières de sécurité et les chaînes sont bien placées, et la montée n’est pas aussi dangereuse qu’il n’y parait.
Dommage : c’est pas aujourd’hui que je pourrais voir ces paysages :
Mais même si le temps n’est pas au rendez-vous, l’endroit reste magique.
On restera au sommet un bonne heure, avant d’entamer la descente .
Une fois au pied du téléphérique, on ira manger des poissons sauvages dans un dernier restaurant, avant de reprendre la route vers Guiyang.
Pendant le trajet, j’apprendrai qu’en Chine, il est de tradition de manger du chien à la période de Noël (et que c’est très bon), que les montagnes que l’on traverse sont habitées par une minorité ethnique qui a pratiqué (pratique encore ?) l’infanticide (les nouveaux nés du mauvais sexes étaient plongés dans de l’alcool) ou encore qu’en Chine, la voie de droite est réservée pour les camions.
Après 3 heures de route, Jianye me dépose à la gare. Après l’avoir remercié 1000 fois et lui promettre un accueil aussi généreux à lui ainsi qu’à toute sa famille le jour où il visitera la France, je le quitte pour prendre le dernier train qui m’emmènera à Guilin.
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