Rechangement de style de vacances après 15 semaines de vacances en mode « all inclusive » où les cartes bleues ont chauffé à bloque : je repasse dans un mode bien roots (genre fauché) direction le Myanmar.
Le bus de nuit m’a en fait amené à Maé Sot, dans une gare routière située à environ 4 km de la frontière. J’y rencontre 2 francophones qui veulent eux aussi de rendre en Birmanie. Je leur propose donc de partager un Tuctuc (ce qui m’arrange bien, car je n’ai plus que 27 bahts en poche, soit moins de 1$. Et faut déjà être un super bon négociateur pour décrocher un Tuctuc à ce prix là). Par contre, à 3, ça doit être jouable.
Sauf que les chauffeurs de Tuctuc du coin semblent s’être organisé en syndicat, et refuse toute course à moins de 50 bahts par personne. J’échange donc quelques bahts contre un dollar avec l’un des canadiens, et on file vers la frontière.
Encore une fois, le passage de la frontière se passe sans problème et je regrette immédiatement d’avoir déjà acheté mon billet d’avion pour quitter le Myanmar vu que les douaniers ne m’ont posé aucune question à ce sujet (mais si officiellement, c’est obligatoire pour rentrer dans ce pays).
Enfin, quand je dis sans problème, ce n’est pas tout à fait vrai: à un moment, un douanier birman me demande mon eVisa. Vu que je ne l’ai pas imprimé, je lui donne mon téléphone et fait l’erreur de le lui donner avec sa housse de protection qui est aussi l’endroit où je range ma carte bleue. Quand il me le rend, je constate que la carte bleue n’y est plus ! Or je suis absolument certain qu’elle y été quand j’ai passé la frontière côté thaïlandais quelques minutes plus tôt. A ce moment là, la vidéo du type qui explique comment il s’est fait braquer tout son matos informatique par des douaniers défile dans ton cerveau, et tu acquières en une demi-seconde une certitude : l’un des 2 types en face de toi vient de te braquer ta VISA !
Sauf que tu ne peux pas dire à un douanier: “Vas-y gro. Rends-moi la carte que tu m’a fauché”. Je m’adresse donc au premier d’entre-eux (car il y a deux douaniers) en lui demandant si éventuellement, il n’aurait pas malencontreusement fait tomber la carte en manipulant mon téléphone. Celui-ci regarde brièvement par terre, demande à son collègue de faire de même, et me signifie qu’il n’y a rien ici et m’invite à sortir de la pièce. Pris d’un petit doute, je donne une petite chance à l’hypothèse qu’elle ait pu tomber avant que je donne mon téléphone aux douaniers, et reviens sur mes pas en scrutant le sol. Et devinez quoi: j’y ai retrouvé ma carte bleue !
Et après avoir passé la frontière et changé un peu d’argent pour disposer de devices locales, on décide de prendre une voiture partagée pour Hpa-An, une petite ville birmane que je visiterais le lendemain avant de prendre un bus de nuit direction le lac Inle.
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