Après Mui-Né, il aurait été logique de passer par Ho-Chi-Ming puis d’enchaîner par le delta du Mékong avant de traverser la frontière cambodgienne au niveau de la côte. Mais Nico, un ancien collègue qui a aussi fait le tour du monde et qui a (avec Jérôme) inspiré mon voyage au Vietnam à moto, m’a annoncé il y a quelques temps qu’il serait à Ho-Chi-Ming un peu plus tard. Du coup, je décide de longer la côte vietnamienne jusqu’à Vung Tau, en espérant trouver un moyen de me rendre dans le delta en bateau et en me disant que si ça ne marche pas, je remontrais quand même sur Saïgon (l’ancien nom d’Ho-Chi-Ming city) sans m’y arrêter.
Au final, j’ai bien réussi à trouver un bateau, mais non sans mal. Vu qu’il n’y avait rien sur Internet à part quelques blogs qui laissent penser que c’est possible, je me rends sur un lieu identifié comme « terminal de ferry » sur Google Map. Une fois sur place, je constate qu’il y a bien un ponton en bois qui fait un mètre de largue et qui permet d’accéder à la mer, mais l’endroit ressemble à tout sauf à un terminal de ferry !
Bref, je me dis que c’est mal parti. Après 5 minutes sur place, une vieille dame me fait signe depuis une barque et me propose de faire un petit tour dans le port. J’accepte avec plaisir et me voilà flottant sur l’eau au milieu de ces bateaux colorés.
Mais voilà pas qu’après 15 minutes de navigation, je vois arrivé un bateau qui ressemble exactement à ce que je recherche, si ce n’est qu’il navigue dans le mauvais sens: plein de gens entassés, 2/3 scooters sur le pont et même une tête d’européen qui dépasse d’un hublot.
Je lui crie : « vous venez d’où comme ça ? », et il me répond ce que j’espérais : du delta du Mékong. Je demande donc à la vieille dame d’essayer de suivre le bateau pour voir où il accoste. Après avoir noté la direction que ce ferry prenait, je libère ma vieille dame de cette tâche impossible (elle propulse sa barque à l’huile de coude, alors que le ferry est motorisé), et lui demande de me ramener au point de départ pour que je puisse y récupérer ma moto. Et je pars à la recherche de ce bateau qui vient certainement d’accoster.
Cette tâche s’est au final avérée assez facile (surtout quand j’ai compris que l’endroit exacte du terminal de ferry était bien localisé dans l’application « maps.me »), et je retrouve sur le quai l’anglais avec qui j’ai discuté dans le port. Je lui demande comment il s’y est pris pour prendre ce bateau et il m’annonce qu’il a directement négocié avec le capitaine sur le port. Du coup, je vais voir le capitaine du bateau qui m’informe qu’il n’y a plus de traverser aujourd’hui (il n’est pourtant que midi), et que la prochaine est prévue le lendemain matin.
Mais bon, je ne suis pas pressé et l’idée d’embarquer sur ce type de rafiot me plaît beaucoup. Du coup, je décide de rester à Vung Tau jusqu’au lendemain matin, et de passer mon après-midi dans un cyber café pour rattraper un peu de l’énorme retard accumulé dans le trie de mes photos.
Et le lendemain matin, j’embarque fièrement sur mon bateau en mode « boat-people ».
Bon, le seul truc que je n’avais pas calculé, c’est ça vitesse de croisière. Départ vers 8:30, arrivé vers midi, pour faire moins de 50 km: on peut franchement dire que ça se traîne. Mais c’était assez agréable de partager le quotidien de vrais vietnamiens, loins des circuits touristiques habituels.
Par contre, cette arrivée tardive m’a obligé à prendre le chemin le plus direct pour arriver à Can Tho situé à 160 km de Vam Láng (le lieu où j’ai débarqué).
Pourquoi Can Tho: parce que c’est une petite ville dans le delta qui est réputée pour être à proximité de marchés flottants. Je me lève donc aux aurores le lendemain matin pour aller voir à quoi ressemble celui de Phong Dien, qui d’après le Lonely Planet faut plus le coup que celui de Can Tho.
Encore une fois, Google Map m’indique un mauvais lieu, mais un petit malin qui a flairé le bon coup y attend le touriste et se propose de m’y emmener en bateau pour un prix exorbitant. J’accepte malgré tout après avoir divisé le prix par trois, tout en sachant que ça reste encore très cher.
Et très franchement, je n’ai pas trouvé ça génial du tout: c’est vraiment tout petit, et je pense qu’il y avait autant de touristes que de locaux. Du coup, je ne m’y attarde pas trop et pars en direction de celui de Can Tho, réputé encore plus touristique, mais aussi le plus grand de la région. Et c’est via le drone que je visiterai ce marché-là.
Et vers midi, je pars en direction de Ben Tre, ma dernière étape dans le delta du Mékong.
Après une nuit bien mérité chez un habitant qui propose une chambre d’hôte, je pars le lendemain matin avec un autre local pour un petit tour dans une sorte de pirogue afin de visiter les canaux qui irriguent la région. Et c’est de loin ce que j’ai préféré dans le delta !
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